Face à la crise du Covid-19, les radios privées cherchent à sortir la tête de l’eau, fragilisées par la perte des revenus publicitaires durant la période du confinement. Mais le chemin sera très difficile… Ainsi, selon une information du Journal Du Dimanche, les présidents des groupes M6, Lagardère, NRJ, NextRadio TV et du Sirti (Syndicat des Radios et Télévisions Indépendantes), qui représentent tous au total 180 radios, ont adressé un courrier commun au Premier Ministre le 28 avril dernier.
Les cinq signataires alertent ainsi le gouvernement sur les difficultés que rencontrent leurs radios, qui risquent d’engendrer des « mesures de restriction budgétaire, et pourrait rapidement menacer la viabilité de celles-ci ». Pour Alain Liberty, président du Sirti, « les radios et les médias plus généralement sont oubliés du plan exécutif pour la culture ».
Ils demandent ainsi, comme première solution, de demander la suspension de la publicité sur les antennes du service public, Radio France. « Alors que les concours publics assurent à Radio France près de 90% de ses recettes, il nous paraît d’autant plus impensable de permettre, dans les conditions actuelles, une ponction par le secteur public du marché publicitaire, réduisant ainsi les ressources essentielles aux acteurs privés pour la continuité de leurs activités d’information, de divertissement, au plus proche des auditeurs, et mettant ainsi en péril leur avenir » précise la lettre. Mais pour le ministre de la Culture, Franck Riester, interrogé par le JDD, c’est un non catégorique. Il estime que « l’équilibre actuel du marché publicitaire est satisfaisant » et envisage d’autres aides pour compenser les pertes liées à la crise.
D’autre part, les radios indépendantes seront les plus impactées selon une enquête du Sirti, révélée par La Lettre Pro de la Radio : 38% des radios indépendantes estiment leur avenir menacé à court terme, et 95% des radios interrogées ne retrouveraient pas un chiffre d’affaires normal avant la rentrée, voire début 2021 pour 21%. L’impact sur l’emploi sera aussi lourd : sans aides spécifiques avant la fin de l’année, un à trois emplois pourraient être supprimés. 36% de ces radios ont déjà interrompu ou n’ont pas renouvelé de CDD et mis fin à des contrats de salariés en période d’essai.