Un raz-de-marée s’annonce dans le paysage radiophonique, si elle se confirme. La CFDT-Journalistes rapporte que la direction de Virgin Radio et de RFM (groupe Lagardère) a annoncé ce jeudi 7 octobre un projet de PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) qui aboutirait sur la fermeture de 30 radios locales sur les 71 que comportent les 2 réseaux. 26 locales de Virgin Radio et 4 de RFM sont concernées, avec la suppression de 30 postes de journalistes et de 4 animateurs.
La liste des locales concernées n’a pas été communiqué, mais selon la Dépêche du Midi, les antennes Virgin Radio et RFM d’Agen, Figeac, Auch et Dax font partie des menacées.
La direction justifie ce PSE par une baisse globale de l’écoute des radios musicales « concurrencées par les plateformes de streaming ». Dans un communiqué, l’intersyndicale CGT-CFDT conteste cet argument : « Europe 1 n’a pas eu besoin de la concurrence de Deezer ou Spotify pour voir son audience s’effondrer sondage après sondage. La gestion erratique du groupe Lagardère suffit, en revanche, à expliquer ce naufrage que les autres grandes radios généralistes n’ont pas connu.», en soulignant les « incohérences d’une gouvernance choisie par le Groupe » dont ont gravement souffert les deux musicales du groupe et le fait que Virgin Radio et RFM soient restées profitables au groupe Lagardère malgré la crise sanitaire de 2020, avec « plusieurs million d’euros de dividendes chaque année ».
Dans tous les cas, la première réunion d’examen du PSE est prévue ce lundi 18 octobre. Après validation, la direction du groupe Lagardère soumettra ce PSE au CSA. Mais le PSE devra également être validé par la DREETS (Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). L’intersyndicale a d’ores-et-déjà fait part de son opposition à ce PSE
Pour rappel, le groupe Lagardère avait voulu fermer 18 locales en 2010, qui avaient provoqué une grève en interne et en régions. 6 locales de Virgin Radio et une de RFM avaient finalement été fermées, le CSA avait refusé la fermeture d’une douzaine d’autres locales. Un triste coup fatal apporté à la proximité et à l’emploi en régions, alors que le local avait contribué à la force d’Europe 2 (rebaptisée depuis Virgin Radio) dans les années 90-2000.