C’est un phénomène inédit, et même plutôt surréaliste auquel les auditeurs de la radio publique bulgare ont eu droit depuis ce 1er janvier 2017. Les radios de la BNR ne diffusent que des musiques datant d’avant… 1945 !
Cela n’est pas un choix, mais plutôt une contrainte ; Musicautor, l’organisme bulgare qui gère les droits d’auteurs, à l’instar de la Sacem en France, a exigé à la BNR le triple des royalties que paye déjà la radio publique pour la diffusion des morceaux de leur catalogue, soit plus de 14 millions de titres d’artistes bulgares et internationaux. Pour Musicautor, cette réclamation se justifie par une nécessité d’harmoniser la part des royalties avec celles des autres pays d’Europe, ou les organismes de droits d’auteurs touchent des sommes plus élevées.
Une augmentation que la radio a refusée, et dont la conséquence ne s’est pas faite attendre : au 1er janvier 2017, Musicautor a rompu son contrat avec la BNR, l’empêchant de diffuser les musiques et tubes du moment. Elle se retrouve ainsi privée d’environ 95% du répertoire musical actuel. Aleksandar Velvev, directeur de la BNR, estime que cette hausse de tarif menace sa mission de service public, et risquerait même d’engendrer la fermeture d’une de ses 7 radios locales.
Les radios publiques comblent ce trou musical avec du jazz, de la musique classique et des chansons folkloriques bulgares, antérieures à 1945, et en majorité issues des archives de la BNR. Encore plus insolite : elles n’ont plus le droit non plus de diffuser l’hymne national, qui a été remplacé par la version jouée par l’orchestre symphonique de la BNR et sa chorale !
Une semaine après le passage au nouvel an, Musicautor reproche à la BNR d’avoir diffusée une cinquantaine de titres dont elle détient les droits. Le conflit n’est donc pas encore terminé, bien que les 2 parties se rencontreront ce lundi pour des négociations afin de trouver un accord.
Source : BBC
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