Situation inédite à Radio France. Le CSA a annoncé ce mercredi avoir décidé de retirer à Mathieu Gallet son mandat de président de la radio publique, qui prendra effet à partir du 1er mars 2018. Mathieu Gallet avait été condamné le 15 janvier dernier en première instance à un an de prison avec sursis et d’une amende de 20 000 euros pour délit de favoritisme, à l’époque de son mandat à l’INA.
Le gouvernement avait déjà réagi suite à cette affaire ; la ministre de la culture, Françoise Nyssen, avait appelé Mathieu Gallet à démissionner de ses fonctions, « au nom de l’exemplarité des responsables publics » et le cas échéant, à demander au CSA de le démettre de ses fonctions.
Le CSA précise avoir « pris en compte l’intérêt général et le bon fonctionnement du service public audiovisuel à l’exclusion de toute autre considération. Il a en particulier estimé que pour assurer dans de bonnes conditions la gestion d’une société détenue à 100 % par l’Etat, il importe que les relations d’échange et de dialogue entre les représentants de l’Etat et le président-directeur général de la société soient denses, confiantes et permanentes, dans un contexte de réforme majeure de l’audiovisuel public annoncée par le pouvoir exécutif. »
Jean-Luc Vergne, 69 ans, ancien DRH et haut-dirigeant de Peugeot-Citroen, qui serait pressenti pour remplacer provisoirement Mathieu Gallet. Il était arrivé à Radio France en 2016, où le CSA l’avait nommé au conseil d’administration. A l’heure où ces lignes sont écrites, il n’a pas encore confirmé s’il accepte.
Le SNJ (Syndicat National de Journalistes) de Radio France annonce avoir pris acte de cette décision, précisant que celle-ci « inquiète fortement les personnels car elle place leur entreprise dans une situation aussi inédite que périlleuse, à l’heure où l’Etat veut profondément réformer l’audiovisuel public. », qui affiche des résultats d’audience exceptionnels. Le SNJ demande ainsi que les discussions du gouvernement sur l’avenir de l’audiovisuel public soient interrompues, le temps que Radio France ait retrouvé « un dirigeant légitime »