L’épidémie du Covid-19 qui a frappé le monde a eu un impact sur plusieurs secteurs, dont la radio. Au Japon, elle a été un signe de renaissance, notamment chez les jeunes. Dans le pays, la radio a une ampleur très faible, surtout chez les jeunes qui sont nombreux à ne pas connaître l’existence des ondes. L’écoute se fait de plus en plus via les smartphones.
Avec la période de confinement et de télé-travail, l’écoute de la radio a connu en avril une forte hausse de 21% par rapport à février, soit une audience totale d’environ 9,1 millions selon Radiko, un agrégateur de radios sur internet qui permet l’accès à des radios locales.
Radio Nikkei, l’unique diffuseur privé national du Japon, a remarqué les effets sur ses audiences : sa deuxième radio, exclusivement musicale et diffusée via Radiko, a notamment vu son nombre d’auditeurs augmenter de 23%. Le président de la radio, Seigo Inomoto, présume qu’une grande partie de ses auditeurs sont des gens qui travaillent à domicile qui apprécient une musique facile à écouter depuis leurs ordinateurs, tout en ayant envie d’avoir des informations instantanées.
Autre exemple : une émission radio de la RCC (diffuseur radio d’Hiroshima) a vue son audience grimper avec la fermeture des écoles. Son animateur, Yuji Yokoyama, a reçu plusieurs mails d’élèves de premier et deuxième cycle.
La radio attire ainsi un nouveau public qui n’avait pas ce réflexe de l’écoute. Pas étonnant pour Takahiko Kageyama, professeur qui a eu une expérience dans la production télévisuelle et radiophonique. Pour lui, le contenu radio ne submerge pas les sens, contrairement à la télévision et aux réseaux sociaux qui submergent d’images. « C’est un média apaisant, dans lequel on peut facilement se blottir. »
Mieux encore, Radiko a lancé une étude avec le docteur en médecine interne Toshinori Kato pour montrer les bienfaits de l’écoute radio sur le cerveau. Huit étudiants volontaires ont écouté la radio plus de deux heures par jour pendant un mois, avec examens du cerveau par une IRM. Les résultats révèlent ainsi un développement de la zone du cerveau qui contrôle la mémoire et l’audition.
Mais cependant, beaucoup de professionnels du secteur restent réalistes : l’actuelle popularité de la radio n’est que temporaire. Plusieurs animateurs espèrent cependant qu’elle perdurera après la pandémie et le déconfinement, en jouant sur l’effet apaisant du média et de leur présence au micro.
Source : Kyodo News