Quelques mois après être entré dans le capital du groupe Lagardère comme premier actionnaire, Vivendi et son patron Vincent Bolloré en veulent plus. Ce dernier compte récupérer la participation du fonds Amber Capital (18% du capital) avec lequel Vivendi s’était allié, pour ainsi espérer obtenir le contrôle total sur Europe 1, le JDD, Paris Match, Relay, ou encore la maison d’édition Hachette que Vivendi voudrait fusionner avec sa maison Editis. Le groupe posséderait ainsi 45% du capital de Lagardère.
Le groupe dirigé par Bolloré vient de lancer une OPA (offre publique d’achat) sur le groupe mené par Arnaud Lagardère pour acquérir le reste du capital, ce qui lui coûterait 610 millions d’euros. Pour y parvenir, le groupe a finalisé la vente de 10% d’Universal Music et une introduction en bourse.
Mais cette OPA ne se fera pas sans embûches ; Vivendi devra se confronter aux risques de concentration déjà renforcés dans le domaine de l’édition et des médias, déjà marqué par le projet de fusion TF1-M6. Le groupe est déjà présent dans ces domaines avec les groupes Canal+ et Prisma Media, et devra obtenir le feu vert du CSA, de l’Autorité des Marchés Financiers et de la Commission européenne. Vincent Bolloré se donne jusqu’au 15 décembre 2022 pour y parvenir.
Dans un communiqué, le groupe Lagardère se félicité du « projet d’investissement » de Vivendi. Mais ce projet, s’il voit le jour, marquera le glas définitif de l’empire qu’avait fondé Jean-Luc Lagardère, dont avait hérité son fils. Empire qui s’était écroulé progressivement au fil des années à coup de cessions de nombreuses activités.