Patrick Drahi a jeté son dévolu sur NextRadio TV. Le millardaire, propriétaire du groupe Altice (qui inclut notamment Numéricable, SFR, la chaine info I24 News…) a lancé une OPA avec Alain Weill de 595 millions d’euros pour racheter à terme son groupe via une structure crée spécialement pour l’occasion. En contrepartie, Alain Weil possèdera 24% des parts d’Altice Conseils, une filiale spécialisée dans les investissements dans les médias. Il deviendra également directeur général de la branche médias d’Altice, ainsi que membre du comité exécutif du groupe.
Cette opération fait partie des nombreuses reprises qui intéressent Patrick Drahi depuis quelques mois. Après avoir racheté SFR, celui-ci a également repris Libération, l’Express et une douzaine d’autres magazines, et espérait reprendre un cablo-opérateur américain, sans succès.
Alain Weill voit cela comme un rapprochement. Dans une interview aux Echos, le président de NextRadio TV, il ne s’agit pas d’une fusion mais d’un « mariage qui associe deux savoir-faire complémentaires, l’un dans les médias, l’autre dans les télécoms ». Il y voit également une opportunité de développer NextRadio TV à l’international, chose qu’il avait déjà envisagé, sans jamais avoir osé le faire seul.
Il faut dire qu’Alain Weill était parti de rien dans l’aventure NextRadio. En 2000, NRJ avait racheté RMC, sans avoir pu la conserver, le groupe ayant pris le risque d’enfreindre la loi, la rendant dominante sur l’échelle nationale en termes de fréquences (avec déjà 4 radios). Directeur général du groupe NRJ à cette époque, Alain Weill démissionne de ses fonctions pour racheter lui-même RMC et la reprendre en main. Alors très moribonde, l’ex-radio monégasque prend un nouveau virage et se positionne vers un contenu talk entre info, interactivité et sport, et verra son audience croître au fil des ans. Aujourd’hui, NextRadio possède RMC, BFM Business, BFM TV, RMC Découverte, ainsi que 01Net pour la branche informatique/digital. Récemment, le groupe a racheté la chaîne Numéro 23, non pas sans polémiques.
Une belle progression pour le groupe et pour Alain Weill, qui ne cache pas, suite à cette OPA, ne pas avoir peur de ne plus être majoritaire dans son groupe à l’avenir ; « Je préfère être minoritaire dans un très grand groupe international, plutôt que majoritaire dans un groupe français. »