Retour sur le direct effectué par Radio 6 depuis le Spirit of France et des technologies utilisées par Nicky :
On a essayé et envisagé toutes les possibilités techniques possibles, propres à Radio 6 ou en utilisant les moyens disponibles à bord. Comme nous sommes sur un navire, et pas un petit, on a très rapidement décidé d’utiliser les moyens propres du navire afin d’éviter de rentrer dans des considérations liées à la sécurité, n’oublions pas que le Spirit of France se déplace sur le channel, que c’est un des endroits les plus fréquentés en terme de navigation, et qu’il y est question de deux pays, France et Grande Bretagne.
Donc, on a oublié les FH à fort angle d’ouverture qu’on utilise parfois dans d’autres situations, nous restait la 3G et le SAT. Pour la 3G, on est en plein DEV sur un produit en interne, pas encore opérationnel et qui sera utilisé plus tard, mais les débits mesurés depuis le navire ne sont pas mauvais, on a le réseau Français jusqu’aux portes de Douvres. J’ai réalisé des essais en tout genre dans les jours qui ont précédés le direct, et en moyenne, au milieu de la Manche, on avait 1 Mbps en up et down. Reste que la 3G pour faire des points ponctuels c’est bien, mais pour faire une émission avec 3 heures de live, c’est un peu plus chaud. Donc SAT.
J’ai fait 4 fois la traversée le temps des essais, avec les équipes de P & O dont « Tom » qui est le responsable network de la flotte. On a donc décortiqué avec l’aide de Tom, les procédures, les débits, les temps de latence, les spécificités du réseau du navire pour terminer par des essais grandeur nature sur le « spirit of Britain », dont les systèmes de communication étaient similaires au « Spirit of France ».
Coté codec, on a utilisé un produit qu’on connait bien à Radio 6, le STL-IP de MDO et discuté avec ‘mo’ des possibilités offertes par son codec. N’oublions pas que la liaison pour être viable, devait tenir compte de la latence, du débit moyen disponible, pour au final choisir ce qui nous semblait à tous être « raisonnable ».La liaison qui a été réalisée en test depuis le « spirit of Britain » était en mpeg2 avec un débit de 64 Kbps, mais nous avons retrouvé des « microcoupures » dans les logs, qui étaient passées inaperçues durant les essais. Pour la viabilité de la liaison, j’avais la main depuis le bateau sur les deux codecs STL-IP, via l’interface web et un outil qui me permettait de connaitre l’état des buffers, via le protocole SNMP. (info indisponible depuis l’interface web) On a donc cherché la meilleure solution et au final utilisé un peu moins de 50 Kbps pour le lien navire vers studio, en utilisant du AAC. Le buffer en réception a été réglé à 100ms le jour du direct, contre 500 pour les essais en MPEG2, et celà a parfaitement fonctionné. Le buffer sur le STL-IP permet de gommer les microcoupures du réseau afin de préserver l’audio.
Coté SAT, nous avons utilisé un canal dédié habituellement aux DATA pour les machines ATM (DAB) à bord. Canal doté d’une QOS. Pour ceux qui se posent la question, nous avons travaillé avec:
- un ping de 825ms
- un débit en UP de 125 Kbps mesuré mais ‘instable’ (d’ou les 50 Kbps)
- un débit en DOWN de 286 Kbps (mais utilisé pour le GUI des codecs uniquement)
Enfin, désolé pour les personnes à bord, mais on a coupé le wifi pour gagner encore un peu plus sur la sécurité et avoir une petite marge en plus au cas ou. Voilà pour la liaison « bateau » vers « studio ».
Pour la liaison STUDIO vers BATEAU:
Pour des raisons de sécurité et aussi de délai, nous avons utilisé un port FXO à bord du navire, port qui « émule » comme sur une box, un canal téléphonique en SIP, propre à P&O et passant par Douvres. Ainsi, les liens BATEAU vers STUDIO et inversement étaient séparés, même si le SAT était utilisé dans les deux cas. Cette liaison a été établie avec un Scoopy AETA audio. Donc Nico et Rénald avaient un retour téléphonique avec un délai, petit, mais délai qd même. Le scoopy a par ailleurs géré les retours casques (TX et RX). Il était donc alimenté par un FEED qui gérait en même temps le départ STL-IP vers le SAT.
Le reste n’est que de l’audio basique, une console MACKIE, un traitement de signal, des micros, et voilà. J’espère que les fanas de technique apprécieront ces détails, en tout cas, nous avons tant chez Radio 6 que chez P&O adoré ce live et les essais. On a fait au mieux, en espérant avoir fait de notre mieux. Dernier point, l’accès IP au studio de Radio 6 : OVH bien sûr !