Le Conseil fédéral de la Suisse a adopté ce mercredi 20 mai deux ordonnances en faveur des médias du pays qui ont été fortement impacté par le Covid-19, et qui recevront ainsi des aides immédiates qui proviennent de la redevance (40 millions de francs au total) et des caisses fédérales (17,5 millions).
Les radios et télévisions privées locales recevront ainsi une enveloppe de 30 millions de francs issues de la redevance audiovisuelle. La part versée aux radios commerciales s’élève à 487 128 F chacune. Les radios complémentaires à but non lucratif toucheront chacune 145 132 F.
Pour les autres médias de Suisse, les télévisions régionales toucheront une aide de 901 327 F. La presse écrite sera aussi largement soutenue : la Confédération prendra en charge dès le 1er juin les frais d’abonnement des quotidiens et hebdomadaires pour une durée de six mois, ainsi que les coûts de distributions des journaux dont le tirage est supérieur à 40 000 exemplaires. Des aides qui ne se feront que si les éditeurs s’engagent à ne pas verser de dividendes pour l’exercice 2020.Un engagement par écrit devra se faire.
Une bonne nouvelle pour les radios romandes, dont les pertes dues au manque de publicité sont énormes, notamment à cause de l’arrêt des activités culturelles et commerciales à échelle régionale. « Ce sont des entreprises pas comme les autres et à ce titre elles ont droit à une aide » estimait Philippe Zahno, président de l’association des radios régionales, la plupart de ces médias assurant par ailleurs une mission de service public, en suivant notamment l’actualité et la vie politique de leurs régions.
Pour la radio suisse, ce soutien arrive en parallèle à l’annonce de l’extinction de la FM pour fin 2024, au profit d’une diffusion exclusivement en DAB+. L’OFCOM a par ailleurs lancé début mai une vaste campagne pour inciter la population à basculer sur la radio numérique. Actuellement, 15% des suisses n’écouteraient la radio que via la FM. Les radios publiques de la SSR pourraient même quitter la FM en avance, d’ici mi-2022. La SSR réfléchit avec les radios privées sur cette possibilité.