Les auditeurs de France Culture à l’écoute de la messe que la station retransmet chaque dimanche matin ont été choqués par ce qu’ils ont entendu ce 15 juillet.
Ce dimanche, la station publique avait retransmis en direct la messe de Notre-Dame des Doms, en plein cœur du festival d’Avignon qui avait mis à l’honneur le thème du genre cette année. Assurée par l’archevêque d’Avignon, Jean-Pierre Cattenoz, celui-ci avait commencé son homélie autour du thème du festival, suivi de propos virulents envers les personnes LGBT, le mariage pour tous qui « peut bien exister, ce ne sera jamais qu’une amitié, aussi belle soit-elle », et le droit à l’avortement sur lequel il avait déclaré : « Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour entretenir, la pureté de la race. Aujourd’hui, nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs. », en poursuivant sur Simone Veil, avouant « avoir pleuré il y a quelques semaines en voyant conduire au Panthéon de la République le corps de celle qui a permis la légalisation de l’avortement ».
Cette homélie de dix minutes à suscité la colère et le dégout de nombreux auditeurs, qui ont fait part de leur réaction auprès de la radio. Le délégué aux programmes, Vincent Lemerre, s’est défendu de ne pas avoir pu intervenir comme dans une émission de radio « traditionnelle », et précise que ce programme est spécifique, et que l’archevêque d’Avignon avait devant lui une tribune libre. Sandrine Treiner, directrice de France Culture, à réagi de son côté ; interrogée par le magazine Têtu, elle avoue ne pas écouter la messe sur France Culture, et qu’elle a découvert la polémique via les tweets, et par le médiateur de Radio France qui l’a sollicité. Elle précise que le contenu des émissions culturelles est placé sous la responsabilité d’un producteur délégué, le frère Jérôme Rousse-Lacordaire.
A l’antenne de France Culture ce 24 juillet, Jérôme Rousse-Lacordaire avait expliqué que la messe en direct est placée sous la hiérarchie de la conférence des évêques de France, et qu’un autre prêtre devait à l’origine prononcer l’homélie de la messe à Avignon (prévue depuis plusieurs mois) et qu’il a été remplacé dix jours plus tôt par l’archevêque sans que le producteur ni la radio n’aient été prévenus ; « Il est légitime qu’un évêque préside et prêche dans sa cathédrale, je n’avais aucune raison de m’y opposer ». Seulement, il ne pensait pas que Jean-Pierre Cattenoz, connu pour ses positions réactionnaires, prendrait « l’homélie d’une messe pour une tribune pour lancer des anathèmes. » Le producteur dit au micro regretter « profondément que la messe qui est censée apporter du réconfort ait suscité du scandale. Mais malheureusement, je ne pouvais que très difficilement intervenir en direct dans le cadre d’une cérémonie religieuse. »
Sandrine Treiner a envoyé un courrier au président de la conférence des évêques de France, Monseigneur Georges Pontier, pour un rendez-vous et faire en sorte que ce genre de situation ne se reproduise plus.