Véritable légende de la radio et la télévision, Jacques Chancel s’est éteint ce matin à Paris, à l’âge de 86 ans à son domicile.
Sa carrière de journaliste avait démarré dans les années 40, en tant que correspondant de guerre en Indochine. Il avait alors 17 ans. Il avait poursuivi ses études entre Saïgon et Pékin dans les années 50. En 1959, il revient en France et rejoint le quotidien Paris-Jour. Mais c’est à partir de 1968 qu’il se fera connaître du grand public en rejoingnant France Inter, ou il crée l’émission « Radioscopie » ; une heure d’entretien avec des personnalités de tous horizons, y compris les plus contestés. Il présentera cette émission pendant 22 ans, qui reste encore à ce jour parmi les émissions mythiques de France Inter. Après l’arrêt de « Radioscopie », il restera sur France Inter pour présenter d’autres émissions le dimanche : « Les guetteurs du siècle » (1990-1996), « Règles de trois » (1996-1997), et « Figures de proue » (1997-2005).
En parrallèle à France Inter, on le retrouve à la télévision dès 1971 dans l’émission littéraire « Italiques » sur la deuxième chaîne de l’ORTF, ou il présenta la publication de 11 des 600 entretiens réalisés dans « Radioscopie ». A l’éclatement de l’ORTF en 1975, il participa à la création d’Antenne 2, et présente « Le grand échiquier », émission qui sera diffusée de 1972 à 1989. Dans les années 90, il présenta également une émission autour de la télé, « Lignes de mire », le dimanche sur France 3.
Jacques Chancel fût également directeur de la collection « Idée fixe » aux Editions Julliard dans les années 70, administrateur du groupe Canal+ et conseiller de son président Betrand Méheut, et membre du Haut Conseil de la Francophonie. Il avait un regard très critique sur la télévision d’aujourd’hui.
Les hommages suite à son décès sont nombreux ; Mathieu Gallet, actuel président de Radio France, salue « un grand monument de l’histoire de la radio publique ». Philippe Bouvard, son ami de longue date, à réagi sur LePoint.fr : « En même temps qu’un ami de 60 ans, je vois s’éloigner l’inventeur du partage culturel : quelqu’un qui avait des goûts raffinés et élitistes et qui a trouvé les moyens de les faire partager au plus grand nombre. On n’ose penser à ce que serait sans lui la télévision française d’aujourd’hui… ». Sur les réseaux sociaux, le comédien François Morel a également réagi : « Jacques Chancel m’a élevé avec Radioscopie et Le Grand Échiquier. Merci, monsieur ».
Il y a quelques semaines, Jacques Chancel venait de publier ce qui sera son dernier livre : « Pourquoi partir ? »