L’émission emblématique de RTL, « Les Grosses Têtes » est dans le colimateur de l’AJL (l’association des journalistes lesbiennes, gay, bi, trans et intersexe) qui ont analysé l’émission pendant un mois (du 21 septembre au 23 octobre), et qui qualifient l’émission de sexiste, LGBTIphobe et grossophobe, avec près de 19 propos discriminants en moyenne relevés par émission. Plus précisément, l’AJL a relevé « 159 propos sexistes, 66 déclarations homophobes et transphobes, 51 déclarations racistes, 29 déclarations grossophobes ».
L’AJL dénonce ainsi « le schéma d’un harcèlement de cour de récréation » avec des « boucs émissaires désignés », des propos qui banalisent « les viols, les crimes, les violences sexuelles et la pédocriminalité », le tout sous le « prétexte d’humour ». L’association relève également des propos « LGBTIphones » dans 80% des émissions écoutées, malgré la présence de trois sociétaires « ouvertement gays » et des remarque racistes, notamment sur les noms étrangers, ainsi qu’une remarque sexiste toutes les 11 minutes. L’AJL refuse ainsi l’argument de la « bonne bande de copains » ; « Les Grosses Têtes ne peuvent s’exonérer de leur responsabilité médiatique dans la propagation des discours haineux », en rappelant sa forte audience.
Le CSA s’est procuré cette étude qu’elle va regarder de près dans les prochains jours, tout en précisant qu’il n’a pas été saisi par l’AJL. Son président, Roch-Olivier Maistre, a rappelé que la lutte contre les discriminations sur les antennes est un thème important pour le CSA.
Du côté de RTL, contacté par l’AFP, Laurent Ruquier n’a pas souhaité s’exprimer, mais la radio précise faire confiance dans le jugement de ses auditeurs. Nicolas de Tavernost, président du Groupe M6 (propriétaire de RTL), a soutenu l’émission sur Twitter en soulignant « toute la diversité de notre société » reflétée par les sociétaires des « Grosses Têtes », ainsi que la bonne humeur de l’émission