« Une saignée » pour le député communiste Sébastien Jumel… Lors d’un conseil d’administration, Radio France annonçait devoir faire des économies à hauteur de 60 millions d’euros d’ici 2022, soit le triple de ce qui était prévu initialement, selon une source syndicale.
Lors d’un comité social et économique extraordinaire, la présidente de la radio publique, Sibyle Veil, a présenté ce lundi 3 juin son plan stratégique pour les trois prochaines années, et autant dire qu’il va falloir serrer la ceinture, face à une baisse de dotation de l’Etat et le besoin de développer le numérique, qui s’ajoutent aux 20 millions d’économie prévus initialement.
Il est ainsi prévu plus de jours de travail (les magistrats estimant que le temps de travail en interne est « faible » (192 à 197 jours par an selon les statuts), plus de polyvalence des salariés (avec l’engagement de tripler les budgets de formation), des départs volontaires et de moins recourir à des CDD. Les départs représenteraient 285 emplois, qui dégageraient 25 millions d’euros sur la masse salariale.
Des nouvelles prises assez sèchement par les syndicats, qui craignent que ces nouvelles mesures cassent à terme la machine Radio France. « «L’Etat continue à diminuer sa dotation tout en nous demandant de faire toujours plus » selon le SNJ (Syndicat National des Journalistes) de Radio France. Une grève pourrait se profiler à l’horizon, certains syndicats faisant écho à celle de 2015, qui fût longue.
En 2018, le chiffre d’affaires de Radio France s’élevait à 671 millions d’euros, dont 586 millions de subventions publiques, qui lui ont permis de revenir dans le vert pour la première fois depuis 2014, les bonnes audiences des radios publiques ayant notamment contribué. La Cour des Comptes a reconnu par ailleurs que l’investissement nécessaire dans la création de France Info sur la TNT a eu un poids dans les charges.
Source : Libération