C’est un fait rare qui s’est produit à Israël ; depuis quelques jours, l’IBA (Israel Broadcasting Authority) société de l’audiovisuel public du pays, a été dissoute d’une manière assez brutale, suite à une réforme de l’audiovisuel israélien validée par le premier ministre Benyamin Nétanyahou. Cela concerne Channel 1, première chaîne de télévision du pays, et la radio Kol Israël, la plus ancienne radio israélienne, fondée en 1948, et qui ont ainsi cessées d’émettre dans la nuit du 9 mai, quelques jours après l’annonce de la mise en place de la réforme, entraînant également de nombreux départs et licenciements.
Ces médias ont été remplacés depuis le 15 mai par la IBC (Israeli Broadcasting Corporation), une nouvelle société publique qui reprend la première chaîne et les 8 radios publiques, qui n’incluront désormais aucun rendez-vous d’information. La nouvelle radio lancée a conservée le nom de « Kol Israël », et semble avoir conservée plusieurs programmes de l’ancienne radio, selon l’Express.
Pour les syndicats de journalistes, ces arrêts répondent à la volonté du gouvernement et de l’assemblée du pays (la Knesset) qui souhaitaient contrôler directement l’audiovisuel public. La Knesset a votée en parallèle la mise en place d’un autre département d’information distinct, qui met un terme à une procédure de démantèment de l’IBA démarrée il y a déjà quelques années afin, officiellement, de dynamiser « un service public à bout de souffle » face aux chaînes privées, et en proie à des difficultés financières. Selon l’Express, d’autres y voient des motifs plus politiques : depuis son premier mandat de premier ministre, Benyamin Nétanyahou s’était déjà montré critique envers l’IBA, estimant qu’elle était trop orientée à gauche.
Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de l’ERT, l’audiovisuel public grec, arrêtée de force en juin 2013 par le gouvernement grec.
Source : L’Express