La consternation est forte chez les salariés d’Europe 1 et du groupe Lagardère, qui ont contesté la réintégration de l’ancien responsable des jeux d’Europe 1 et délégué syndical CFTC qui avait été condamné notamment à 10 mois de prison avec sursis, 5 ans d’inéligibilité et 2 ans de mise à l’épreuve pour harcèlement moral et harcèlement sexuel envers plusieurs salariées.
Celui-ci avait été réintégré à sa demande par le tribunal correctionnel de Paris suite à une irrégularité dans la procédure de l’entreprise, et son licenciement a été annulé. Ce qui a provoqué une consternation et un malaise au sein des salariés.
Émilie Mazoyer, animatrice de « Musique ! » sur Europe 1, a partagé ce mardi sur Twitter une lettre ouverte adressée à ses collègues et à Constance Benqué, présidente de Lagardère News, pour briser le silence au moment ou le salarié condamné s’apprête à revenir dans les locaux : « A vous toutes et tous qui me lisez, j’espère que nous parlerons d’une même voix pour refuser la présence dans nos locaux d’un harceleur jugé et condamné par la justice, ne serait-ce que pour protéger les victimes qui viennent travailler avec nous tous les jours. Cet homme a interdiction de les approcher (…) mais malgré cela, ce sont elles qui vont devoir se cacher tous les jours pour ne pas le croiser ! Dans quel monde peut-on cautionner un tel renversement de situation ? ».
Constance Benqué y a répondu, apportant un soutien « total et sans faille » à ses équipes, et saluant le courage « exemplaire » de « toutes les femmes victimes des agissements de ce salarié ». Elle a précisé qu’Europe 1 avait fait appel devant la Cour d’appel administrative de Paris, et que le salarié, en attendant la décision de la Cour d’appel, avait la possibilité de demander sa réintégration. Son syndicat, la CFTC, l’a d’ailleurs immédiatement désigné à nouveau délégué syndical d’Europe 1, lui apportant ainsi un statut de salarié protégé. « C’est son droit », indique la présidente de Lagardère News, « mais il n’est pas sans limite et n’efface pas ceux des autres salariés, encore moins ceux des victimes », ajoutant que sa priorité est la sécurité de ses collaborateurs.
Ce mercredi matin, une centaine de salariés ont manifesté devant les locaux de la radio. Selon Émilie Mazoyer sur Twitter, le « harceleur » n’est finalement pas venu, ce qui a rassuré les victimes et les collègues qui les ont soutenus. Du côté de la CFTC, le président Cyril Chabaniel a indiqué que la personne accusée n’a plus de mandat CFTC.