Le 11 janvier dernier, à 11h11, la Norvège a lancée le début d’une première mondiale : c’est le premier pays a éteindre définitivement sa bande FM au profit de la RNT, qui devient ainsi le seul moyen de recevoir la radio hertzienne. Un changement qui se fera progressivement au cours de l’année ; Bodø, dans le Nordland, est la première ville a avoir basculée sur la radio numérique. A terme, l’extinction de la FM devrait être totale dans le pays à la fin 2017.
Lancée en 1995 en Norvège, la radio numérique a eu le temps de s’installer dans les foyers, en parallèle de la FM, dont la diffusion coûte cher pour le pays, riche en fjords et en montagnes, ce qui nécessite bon nombre d’émetteurs, sans compter l’éparpillement de la population sur de grandes superficies. L’ensemble devenait trop cher à rénover pour le gouvernement ; pour eux, c’était soit tout remplacer, soit tout arrêter et passer pour de bon au tout numérique.
Si la communication a été assurée pour permettre la réussite de la transition, notamment en vantant les mérites de la RNT (meilleure qualité du son, plus de radios, informations défilantes, diffusion de messages d’alertes…), les norvégiens digèrent mal la fin de la FM ; selon un sondage paru en décembre dernier dans le journal Dagbladet, 66% de la population est opposée à cette extinction, contre 17% favorables. D’autre part, seul un tiers des voitures du pays reçoivent la RNT, et remplacer un poste coute en moyenne entre 1000 et 2000 couronnes (110 à 220 euros).
Pour ne pas arranger les choses, la RNT a connue ses premiers couacs une semaine après le débranchement de la FM ; deux ruptures de câbles dues à des erreurs humaines ont ainsi privé plusieurs régions de radio pendant toute une soirée. 5% de la population a été concernée selon Norkring, chargé de la radiodiffusion du pays.
Du côté des voisins européens, la Suisse et le Danemark, ou la RNT est également bien présente et l’offre dévelopée, pourraient être les prochains à suivre l’extinction de la FM. Le Royaume-Uni également, qui attend que l’audience globale atteigne un certain pourcentage (dans les 50%) avant de s’y attaquer. Quant à la France, la RNT étant encore confrontée à de nombreux obstacles (opposition et boycott de plusieurs réseaux nationaux, manque de communication, appels à candidatures en plusieurs étapes par villes…), la bande FM a encore de beaux jours devant elle.