Ce mercredi 21 décembre, l’émission « Les affranchis » d’Isabelle Giordano accueillait un nouveau chroniqueur, l’humoriste Jean-François Cayrey, issu du Jamel Comedy Club. Et pour sa première chronique, autant dire qu’il a réussi à faire parler de lui, et pas forcément en bien…
Dans cette chronique, extraite de son spectacle, Jean-François Cayrey joue le personnage d’un professeur du lycée Joseph Stalline dans la ZEP de Sarcelles. Voici quelques morceaux : « Monsieur Barachet, le prof de techno. Porté disparu. […] Eh bien, en fait, il avait fait une couscoussière en bois de cagette avec les terminales et il a dit à son élève : « Bah applique-toi, qu’est-ce que tu fais, là, c’est du travail de cochon, Morad ! Il a été kidnappé le soir même, ils ne l’ont pas revu, ça fait trois ans, quoi. La prof d’anglais, madame Jafrolo, une brave femme, hein, elle a été excisée à la cantine. Ben elle avait grondé un élève, il mangeait avec ses doigts. Elle lui a dit : “Écoute, Mamadou, prend ta fourchette !”. Mamadou Traoré, ouais, deux mètres quarante, en sixième ! Il a pris sa fourchette, il l’a plantée directement, quoi. »
Suite à cette chronique, l’association « Total Respect – Tjenbé Rèd Fédération », qui lutte contre le racisme, l’homophobie et le sida depuis 2005, a adressé une lettre au président de Radio France, Jean-Luc Hees, pour lui faire part de leur indignation. Dans cette lettre, nommée « France Inter stigmatise les Morad, les Mamadou et les Kader », l’association affirme que Jean-François Cayrey « a ainsi stigmatisé les odeurs (forcément mauvaises), la religion (forcément conquérante), l’intelligence (forcément limitée), ou la sexualité (forcément proéminente) de personnages fortuitement dénommés Morad (un “kidnappeur” de professeur), Mamadou (un “exciseur” de 2 mètres 40 en sixième) ou Kader (un “moudjahid” de dix ans “avec une grande barbe”) (…) Cet humour digne d’une fin de banquet du Front national n’a sans doute pas sa place sur le service public”
L’association dénonce également le fait qu’Isabelle Giordano n’ait pas assuré son rôle de « modératrice », en ayant émis une réserve. En effet, elle avait conclu la chronique en disant : « C’est pas facile la vie de prof !”. L’association a également envoyé un courrier au CSA afin d’exiger de France Inter des excuses publiques. Chose que le CSA étudiera une fois les fêtes passées…